Cette tombe, dont la colonne tronquée symbolise la jeunesse fauchée par la mort, rend hommage à Jacques LAURENT, disparu en déportation le 31 janvier 1944.
Issu d’une famille proche du Parti Communiste Français, Jacques LAURENT suit sa scolarité à Vichy et Montluçon puis débute des études de philosophie à Grenoble (Isère) tout en s’intéressant à la musique, au cinéma, au théâtre et au dessin. En 1939, à la déclaration de guerre, il est responsable de la section locale de l’Union des étudiants communistes.
Réformé temporaire, il reprend ses études à Grenoble au printemps 1940. Opposé à l’Occupation, il aurait participé à la manifestation clandestine des étudiants et lycéens à Paris le 11 novembre 1940. Le 26 mai 1941, il est arrêté et emprisonné à Grenoble pour distribution de tracts et activités communistes. Dès sa libération en juillet 1942, il rejoint le mouvement de résistance Libération-Sud et commence à écrire de nombreux poèmes engagés.
Il est de nouveau appréhendé le 17 septembre 1943 dans le train Lyon-Grenoble, porteur d’une valise bourrée de tracts avec un poème antifasciste intitulé « La Mort en Italie ». Livré aux Allemands, il est transféré à Compiègne puis déporté à Buchenwald le 14 décembre 1943.
Il meurt de la scarlatine le 31 janvier ou 5 février 1944. Il avait 25 ans. Jacques LAURENT n’a pas été publié de son vivant, ses poèmes écrits à Buchenwald ont été perdus.
Cependant, ses poèmes les plus connus sont rassemblés dans un recueil intitulé “Quand la mer monte”, publié en 1947 et préfacé par Paul ELUARD : “Ses images sont d’un grand poète. Elles ont participé à son combat pour la vie, elles ont été les couleurs de Jacques Laurent lui-même, en chair et en os, en amour et en courage, la force de l’amour jointe à la haine de la haine”.
Son nom est inscrit au Panthéon de Paris sur une plaque rendant hommage aux écrivains morts pour la France pendant la guerre 1939-1945.
Le 8 février 1969, son nom est donné à une école élémentaire de Vichy.